- Avant l’Aïkido
- La création Ueshiba Morihei O’senseï
- Le développement Shioda Gozo senseï
- Le présent Muguruza Jacques senseï
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L’Aïkido que nous pratiquons aujourd’hui trouve ses origines dans l’Aïkijutsu (plus récisemment dans l’Aïki no Inyo) qui, dit-on, fut fondé par le prince Taïjun, 6ème fils de l’Empereur Seiwa (850-800 après J.C.).
Par l’intermédiaire de son fils Tsunemoto, l’art fut transmis de génération en génération au sein de la famille des Minamoto.Losque l’art fut transmis à Shinra Saburo Yoshimitsu, jeune frère de Minamoto Yoshie, il semble que les fondations techniques de l’Aïkido étaient déjà établies.Le deuxième fils de Yoshimitsu, Yoshikiyo qui vivait à Takeda (province de Kaï dans le centre du Japon) prit le nom de cette province et les techniques enseignées furent connues sous ce nom.
En 1574, Takeda Kunitsugu déménagea à Aïzu et les techniques transmises à ses descendants furent ainsi connues sous le nom de Aïzu-Todome-Waza.
Toutefois, l’art restait exclusivement le privilège des Samuraï : il était pratiqué de façon restreinte, à l’intérieur du clan et de la famille, jusqu’à ce que le Japon émerge de la période féodale à partir de l’ère Meiji (1868).
A cette époque, Takeda Sokaku Senseï, alors chef du clan, commença à divulguer l’art à des personnes « du dehors » en voyageant très largement dans tout le Japon pour finalement s’installer à Hokkaïdo.
Son fils, Takeda Tokimune Senseï, ouvrit un Dojo à Abashiri où il perpétua et développa l’Aïkijutsu en tant que représentant de l’école Daïto.
Parmis les élèves remarqués de Takeda Sokaku Senseï, se trouvait Ueshiba Morihei, homme d’une rare habileté qui développa et maîtrisa l’art qu’il nous a légué sous le nom d’Aïkido.
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Ueshiba Morihei O’Senseï (14/12/1883 – 26/04/1969)
Quatrième enfant et premier fils de Yoroku et Yuki Ueshiba, Morihei vit le jour dans la ville côtière de Tanabe. D’une santé plutôt fragile, Morihei était nerveux et tombait souvent malade.Après une enfance passée dans l’école d’un temple (Terakoya) et une éducation primaire dans une école de Tanabe, il entra aucollège où ses capacités en arithmétique lui permirent de devenir assitant du professeur.A dix-sept ans, Morihei mit fin à ses études pour travailler dans un commerce familial, à Tokyo. C’est à cette époque qu’il commença à s’intéresser aux Arts Martiaux par l’étude du Ju Jutsu et du Ken Jutsu. Mais une grave maladie l’obligea à retourner à Tanabe.
Une fois remis, il épousa Hatsu Itokawa qu’il connaissait depuis son enfance. A vingt ans (en 1903), il s’engagea comme simple soldat au 61ième régiment d’infanterie de Wakayama où ses talents de combattant furent tout de suite remarqués. Affecté au 37ième régiment de la quatrième division d’Osaka, il profitait de ses temps libres pour pratiquer le sabre de l’école Yagyu Shingan-Ryu.
Envoyé en Mandchourie, il revint en 1906 et quitta l’armée malgré la demande de ses supérieurs. Les six années suivantes furent pour Morihei l’occasion de continuer son entraînement des Arts Martiaux.
En 1912, Morihei partit avec un groupe de cinquante-quatre famille de Tanabe jusqu’au comté de Monbetsu, Kokkaido où ils fondèrent le village de Shirataki. A l’origine de cette émigration, une idée gouvernementale pour repeupler l’Hokkaido et qui cherchait des volontaires susceptibles de s’installer dans cette île au climat rigoureux. Après une longue lutte contre les orages et la neige qui ravageaient les cultures, les colons parvinrent au bout de deux longues années à recueillir leurs premières récoltes. Son épouse et leur fille en bas âge les rejoignirent à ce moment.
En 1915, grâce à un journaliste local, il rencontra Sogaku Takeda, maître de Daïto Ju-Jutsu. Durant un mois, Morihei parcourut régulierement la journée de cheval qui le séparait d’Engaru pour suivre l’enseignement de Takeda Sensei. Morihei parvint ensuite à convaincre son prfesseur de venir s’installer à Shirataki.
En novembre 1919, Morihei reçut un télégramme l’informant de l’état de santé critique de son père. Laissant ses terres et la plupart de ses biens en cadeau à Takeda Sensei, il se mit en route sans plus attendre. Il fit tout de même un détour par Ayabe (près de Kyoto) en entendant parler d’un certain Onisaburo Degushi, maître de la secte Omoto, inspirée de la religion shinto. Leur rencontre marqua profondément Morihei qui espérait obtenir la guérison de son père grâce à ses prières.
Arrivé à Tanabe, Morihei apprit le décès de son père et passa les mois suivants à méditer et à prier. Puis il partit avec Hatsu, qui venait d’accoucher, et leurs deux filles pour Ayabe dans le but de trouver, auprès du révérend Degushi, la paix intérieure grâce à une vie religieuse.
Les sept années qui suivirent permirent à Morihei de faire évoluer sa conception spirituelle de la vie. Cette conception de l’unité du corps, de l’âme et de l’esprit fut à l’origine de la création de l’Aïkido, au moins autant que l’étude du Daito-Ryu. Encouragé par le révérend, Morihei fonda un Dojo (le « Ueshiba Juku ») où il put faire profiter les membres de la secte de son enseignement. Il passa le reste de son temps entre la culture de la terre et la prière. Ainsi naquit l’Aïki Bujutsu.
Début 1924, il accompagna le révérend Degushi en Mandchourie afin d’y installer un centre spirituel mais le petit groupe fut arrêté et condamné à mort. Grâce au gouvernement Japonais, ils furent sauvés et purent reprendre la vie tranquille qu’ils menaient à Ayabe.
A cette époque, certains officiers de la marine impériale, membres de la secte Omoto et fréquentant le Dojo Ueshiba, parlèrent de maître Ueshiba à leurs connaissances. C’est ainsi que l’amiral Isamu Takeshita découvrit l’Aïkido et fit tout par la suite pour le promouvoir. De 1927 à 1931, le nombre d’élèves augmenta tellement qu’un soutient financier permit d’établir un Dojo permanent en avril 1931 à Tokyo. Le « Kobukan » accueillit ainsi les pionniers de l’Aïkido tels que Gozo Shioda et bien d’autres…
En 1932, l’organisation Budo Senyokai fut créée à l’initiative du révérend Degushi afin de promouvoir l’Aïkido au niveau national, ce qui provoqua un surcroît de travail pour le fondateur qui donna de nombreuses démonstrations dans tout le pays.
En décembre 1935, un incident entraîna la dissolution de la secte Omoto. Ueshiba Senseï, qui enseignait dans divers organisations officielles, comme l’Ecole Navale, l’Université Militaire et les écoles militaires de Toyama et Nakano, ne fut pas inquiété.
En 1937, la guerre contre la Chine força de nombreux uchi-dechi à rejoindre les drapeaux. Puis, en 1942, la guerre du Pacifique vida un peu plus les Dojo…
Avec sa femme Hatsu, il décida de quitter la capitale et se retira à Iwama où il construit un Dojo, véritable sanctuaire de l’Aïkido où il passa la majeure partie des douze années suivantes. Durant cette période, il continua à travailler et à perfectionner sa technique, créant ainsi le concept de « Takemusu Aïki » mettant en avant l’exécution spontanée de techniques sans forme imposée.
Au début des années cinquante, grâce à la volonté et à l’effort des pratiquants les plus anciens comme Gozo Shioda, Koichi Tohei et bien sûr le fils du Fondateur, Kisshomaru, et de plus récents comme Morihiro Saito et bien d’autres…, l’Aïkido renaissait. L’enseignement d’O-Senseï traversa même les mers et commença à se répandre partout comme une réponse à un monde qui recherchait de plus en plus l’aisance et le confort matériel. Il ne faut pas non plus oublier toutes les personnes, anonymes ou non, qui à un moment ou à un autre ont aidé l’Aïkido à devenir ce qu’il est aujourd’hui.
Le 26 avril 1969, Morihei Ueshiba Senseï s’éteignait, léguant au monde un trésor d’Amour et d’Harmonie.
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Shioda Gozo senseï (09/09/1915 – 17/07/1994)
Il entra au Dojo de Ueshiba Senseï à l’âge de 18 ans en 1933 et s’entraîna comme Uchi-Dechi pendant huit années.
video de Shioda Gozo senseï avec Ueshiba Morihei senseï
En 1941, pendant la guerre, il vécu à Taïwan, Bornéo, Célèbes, …
Peu de temps après la guerre, Shioda Senseï quitta le Dojo de Ueshiba Senseï et entreprit la tâche de divulguer et répandre l’Aïkido à travers le Japon.
En 1954, la « Live Extension Society of Japan » invita toutes les disciplines du « Budo » à être représentées au cours d’une grande démonstration où l’Aïkido présenté par Shioda Senseï fut très remarqué tellement il impressionna.
Aussi, un groupe de personnalités le contacta et lui servit de « parrain » pour donner naissance à l’association Yoshinkaï et au Dojo Yoshinkan.
Le nom « Yoshinkan » provient du père de Shioda Senseï qui lui-même avait un Dojo de ce nom.
Depuis 1954, Shioda Senseï était instructeur en chef de la police de Tokyo, des forces de l’Armée de l’Air, de la Compagnie Nationale des Chemins de Fer Japonais, de l’Université Meiji Gakuin, etc…
Son style est considéré comme « plus dur » et met l’accent sur les atémis.
L’Aïkido Yoshinkan, par son approche rationnelle et claire, aide à mieux faire comprendre, travailler et sentir les principes fondamentaux de l’Aïkido.
L’accent est toujours porté sur la pratique.
« La véritable force consiste en un esprit droit mais flexible et un corps tempéré par une pratique rigoureuse. »
SHIODA Gozo
En même temps, il attachait beaucoup d’importance aux buts spirituel et mental de Maître Ueshiba, au concept de « Wa » (Paix), à son développement et à ce que cela représente dans l’exécution des techniques.
Très actif, il possédait le grade de 10ème dan, enseignait chaque jour et supervisait l’enseignement de la Fondation Yoshinkaï.
Parmi ses Uchi-Dechi, entre 1977 et 1982, se trouvait Jacques Muguruza, l’un des rares occidentaux autorisé à enseigner dans son Dojo.
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Né le 9 mars 1955, il fut disciple résident au Dojo (Uchi-dechi) de Shioda Gozo Sensei durant cinq années, au Japon, c’est en 1982 qu’il introduit l’Aïkido Yoshinkan dans l’hexagone lors de son retour en France.Depuis, plusieurs associations ont été créées et regroupées autour de la Fédération Aïkido Yoshinkaï de France (A.Y.F.) dans le but de faire découvrir et répandre la pratique de l’Aïkido légué par Ueshiba Moriheï Senseï, au travers de son disciple Shioda Gozo Senseï.Muguruza Jacques Senseï est actuellement 7ème Dan, diplômé directement du Hombu Dojo Aïkido Yoshinkan Japon, et est actuellement chargé de développer l’Aïkido Yoshinkan en France et dans d’autres pays d’Europe.